Juin en Brenne
La Brenne est le territoire dit au 1000 étangs. Aménagés par la main de l'homme pour l'élevage de poissons d'eau douce, ils forment un complexe de zones humides riches en biodiversité.
Au fil des années, une gestion équilibrée entre activités de production piscicole, chasse et protection de la nature s'est mise en place, avec plus ou moins de réussite.
Contrairement aux productions de poissons qui perdurent, et qui maintiennent encore une forte activité de pêche, les activités de chasses du gibier d'eau ont cessé. La principale raison est le déclin des populations d'anatidés (canards).
Pour autant, depuis 10 ans, les populations d'oiseaux ne se reconstituent pas, et ce malgré l'intervention de nombreuses associations pour assurer la préservation de ces milieux. Ainsi, une réserve nationale et des parcs régionaux ont été créés.
Juin en Brenne, est une série de fenêtre sur la nature, au gré d'un cheminement d'étangs en étang et d'approche de la faune par l'aménagement de nombreux observatoires.
28/06/21 - L'étang vieux est marqué par des secteurs marécageux prononcés qui par temps humide rendent difficile la randonnée. Sous les averses abondantes du jour seuls quelques insectes et oiseaux sont visibles.
Le sympetrum rouge sang attend l'accalmie sur une feuille de ronce.
Le lepture abeille (leptura aurulenta) patiente également sur une fougère.
Au loin, et ce malgré la pluie battante, un héron pourpré ose une traversée de l'étang.
28/06/21 - L'étang des Essarts situé dans le réserve nationale de Chérine.
Les observatoires très bien orientés au lever et coucher du soleil permettent l'observation de nombreux oiseaux, mais pas que....
Sur le chemin d'approche de l'observatoire, l'alouette lulu, très haute dans le ciel, se fait entendre alors que plus discrète la fauvette se faufile dans les haies de prunelliers. Au sol, monsieur linotte profite des derniers rayons de soleil de la journée pour s'offrir un bain.
Les linottes occupent généralement les haies, ici madame et monsieur (très coloré avec son plumage nuptial).
Deux autres passereaux sont visibles dans les haies. Une femelle de fauvette grisette et un hypolaïs polyglotte.
Une poule d'eau et son juvénile sillonnent les roseaux d'un canal qui sépare la piste de l'observatoire.
Vue de l'étang depuis l'observatoire.
Sur le plan d'eau les fuligules morillon et leurs petits sont les seuls anatidés du soir.
Dans les roseaux, les têtes de quelques ardéidés sont visibles. Grande aigrette et héron pourpré sont à la recherche de leurs dernières proies.
Les grèbes huppés sont également des habitués de lieux. Plusieurs familles sont présentes avec des juvéniles de plusieurs âges.
Au loin, le milan noir survole la zone mais il conserve ses distances en raison de la surveillance des mouettes et guifettes.
La guifette moustac fait de nombreux aller retour sur le plan d'eau. Elle plonge furtivement dès qu'elle repère un poisson.
Après une dernière averse, une biche fait son apparition.
Les mouettes rieuses animent le lieu avec leurs cris incessants.
L'heure du coucher du soleil approche, les hérons pourprés, bihoreaux et garde-bœufs regagnent leurs gîtes.
Sur le chemin du retour, une pie grièche écorcheur (femelle) séjourne sur une clôture à mouton. Alors que le male se fait plus discret dans un prunelier.
Non loin du parking, des koniks pacagent à proximité. Cette espèce très rustique participe à la gestion naturelle des marais en raison de ses caractéristiques sauvages. Un jeune cerf traverse le fond du près.
Au crépuscule, une biche et son faon s'aventurent à la lisière d'un bois.
Soleil couchant sur la route des Essarts.
29/06/21 - L'étang de Terre de Renard situé dans le réserve nationale de Chérine.
Le cheminement pour accéder à l'observatoire débute par un passage étroit entre des pruneliers. Le sentier débouche ensuite sur une prairie, où le renard, bien que furtif peut être entrevu. Le cheminement se poursuit en sous bois, entrecoupé d'un passage dans une zone ouverte marécageuse. Au plus près de l'observatoire, des oiseaux aux coloris très contrastés s'activent, alors qu'au loin des oiseaux à tons unis se font entendre.
Quelques passereaux s'illustrent au sommet des pruneliers, comme ce tarier pâtre et son juvénile.
Le grèbe à cou noir est très implanté sur cet étang, son oeil rouge vif et les plumets blonds qu'il porte sur sa tête permettent de le reconnaitre facilement.
Les grèbes à cou noir de première année maîtrisent les techniques de chasse. Ils différents de leurs ainés par la pigmentation encore sombre de leurs yeux.
Les jeunes de l'année sont encore portés par leur parents qui les nourrissent en attendant qu'ils prennent leur autonomie.
Plus bruyant, mais très difficile à observer, le grèbe castagneux se tient à la lisière de la roselière.
Avec les grèbes, un juvénile de foulque macroule partage le bord de l'étang.
Les nettes rousses (femelles) accompagnent leur progéniture alors que les fuligules morillons (mâles) s'étirent.
Dans le marais, c'est l'agitation entre les mouettes et les guifettes. Les adultes s'envolent de leurs perchoirs et prennent en chasse un milan noir.
Retour au calme, le milan est chassé, les mouettes rieuses et les guifettes moustac reprennent leur place.
Le calme est de courte durée car un busard des roseaux survole également l'étang.
Le marais, ce n'est pas que la faune sauvage, c'est aussi un équilibre avec les animaux domestiques qui participent à la gestion de cet espace. Les bovins entretiennent la végétation alors que leurs gardes du corps se nourrissent des mouches qui indisposent ces tondeuses à roseaux. L'existence de la roselière et de sa diversité résulte de plusieurs paramètres, d'abord physiques (nature des fonds, profondeur de l'eau, qualité de l'eau), puis de l'action des espèces en présence. Le fauchage animal maintien le milieu ouvert avec un impact de faible importance.
Le marais sous la pluie conserve son charme, surtout lorsque l'on est bien au sec dans l'observatoire. L'averse passée, ce sont les luminosités du coucher du soleil qui illuminent le paysage.
Le soleil tombe, des hérons bihoreaux et un héron pourpré passent rapidement.
Toujours fidèle à son poste, sur le chemin du retour, la pie grièche écorcheur (femelle) guette une dernière proie.
Sur le chemin du retour, un sympetrum s'installe pour la nuit alors qu'une écrevisse montre ses pinces.
30/06/21 - L'étang de la Sous
La roselière de la Sous abrite de nombreuses espèces dont une colonie de mouettes rieuses, des guifettes moustac, des grèbes et petits passereaux. Plus discret et surtout plus furtif, le blongio nain occupe également le lieu.
Grèbe castagneux et grèbe huppé sont au devant la scène.
Les mouettes rieuses dominent la place avec leur rituel criard, même les juvéniles ne manquent pas de voie.
Les anatidés sont aussi représentés sur ce marais riche en diversité (fuligule morillon, cygnes tuberculés, colvert et oies).
Mais pas de quoi effrayer les cistudes d'Europe qui restent impassibles au vacarme des volatiles.
Les guifettes moustac virevoltent au dessous de la roselière et récupèrent du matériel végétal pour entretenir leur nid.
Le cisticole des joncs arpente les joncs un à un à la recherche d'insectes. Sa queue rayée en dessous permet de le distinguer facilement.
La rousserole fait également partie des passereaux qui partagent la zone de joncs.
Fréquemment rencontré dans cet habitat, le héron pourpré ne manque pas à l'appel.
Tel un éclair, le blongio nain surgit de la roselière.
Fleurs ou roseaux ? Une autre lepture, la tacheté (Rutpela maculata) s'active sur la fleur d'un roncier, alors qu'une lucane tente de gravir la feuille d'un roseau qui peine à supporter son poids. Au sol une mouche bourdon (Hemipenthes velutina) profites du soleil.
30/06/21 - L'étang de Ricot
Le double observatoire permet d'observer cet étang à hauteur de roseaux ou bien en vue plongeante sur le plan d'eau.
Dans un amas de branches mortes se distingue un bihoreau gris qui ne tarde pas à s'approcher de l'observatoire.
Les bois morts ne sont pas les perchoirs exclusifs d'oiseaux. Ils sont aussi le siège de cistudes d'Europe.
Aux allures bien différentes, un cormoran et un busard des roseaux sillonnent l'étendue d'eau.
Le cormoran plus agile s'offre un des nombreux poissons de la zone.
2021/07/01 - L'étang de Bellebouche. Entre base de loisirs, zone agricole et espaces sauvages.
Bellebouche c'est un peu l'espace à trois dimensions, à la recherche des équilibres impossibles entre usages nautiques et terrestres, prairies de fauche ou exploitation forestière et zones de défens pour la préservation de la faune et de la flore. Le résultats de la superposition de ces trois composantes est assez surprenants, voyez plutôt .......
L'étendue du site invite à porter le regard vers l'horizon et aller de l'avant pour le découvrir. Mais, c'est sans compter sur les gesticulations territoriales des odonates qui viennent colorer le devant de la scène. L'anax empereur ou l'anax parthenope ou encore la déprimé ne passe pas inaperçues et invitent à la contemplation de leurs balais aériens, sous le regard médusé d'une grenouille..
Bellebouche comporte plusieurs observatoires, mais leur accessibilité est conditionnée à la hauteur de l'étang. Ce jour, un seul observatoire est accessible, il offre le théâtre d'une héronnière occupée par une diversité incroyable de hérons et d'individus de tous âges. A la rencontre des colonies d'aigrettes garzettes, des bihoreaux, des gardes boeufs, des hérons cendrés et pourprés.....
Les aigrettes garzettes présentent les individus les plus avancés entre adultes et jeunes adultes.
Les bihoreaux sont les individus les plus discrets, les juvéniles apprennent la cohabitation avec les gardes bœufs.
Les gardes bœufs forment la colonie la plus importante, la présence de poussins explique l'agressivité de certains adultes à l'égard de leurs autres congénères. Mais cela n'empêche pas la cohabitation et la pluralité. Le nourrissage des poussins qui s'opère par régurgitation est impressionnant.
Les hérons cendrés sont assez avancés, les juvéniles ressemble déjà à de jeunes adultes. Néanmoins, les réclamations à l'approche des parents sont très actives.
Les pourprés sont parmi les plus actifs, chaque nourrissage ressemble à un engloutissement.
A distance de la héronnière grèbes et guifettes jalonnent le site.
Au plus près de la base de loisirs, les pinsons sont bien adaptés (mâle et femelle) et les hérons ou guifettes ne font que survoler le site.
2021/07/02 - L'étang Massé
Au loin de nombreux cormorans sont perchés sur les arbres, dans les roseaux un héron cendré cherche sa pitance.
2021/07/02 - Le Blizon
Le Blizon c'est la paradis des grenouilles vertes. Il est possible de déambuler sur un platelage pour écouter leur symphonie. Sur les roseaux un sympetrum sanguin se tient à distance......
2021/07/08 - L'étang neuf
L'étang neuf est bordé d'importantes prairies entre coupées de haies et parsemées d'arbustes.
Quelques grands oiseaux survolent ces étendues, comme la buse pour le milieu terrestre, le cormoran pour le milieu aquatique et le héron pourpré pour le milieu intermédiaire qu'est la roselière. A chaque habitât son espèce tant pour se nourrir que pour se reproduire.
Mais à bien y regarder, des petits passereaux circulent dans les roseaux tel le cisticole des joncs.
La tarier pâtre a une préférence pour les arbustes ou la végétation intermédiaire, telle le genêt, qui convient mieux à son plumage pour lui garantir un meilleur camouflage. Mâle et femelle se succèdent pour nourrir leur juvénile.
La fauvette grisette mâle perchée au sommet des genêts surveille la zone, alors que la femelle se fait plus discrète dans les nerpruns.
2021 07 - L'étang de la Touche
L'accès à cet étang se fait par visite guidé. C'est l'occasion de découvrir l'histoire de la région, de la particularité qu'en fait ces étangs et des modes de sauvegarde et de gestion qui ont été mis en place. La Touche est suivie pour la reproduction des guifettes ce qui n'empêche pas au martin pêcheur de venir voir ce qui se passe !
2021/07/12 - L'étang de Bénisme
Les observatoires disposés à l'Est et au Sud exposent l'étang sous des angles paysagers très différents.
A l'Est, le sentier sillonne des prairies occupées par le bétail. Sur les piquets de clôtures pies grièches écorcheur et bergeronnettes printanières sont visibles. Au devant de l'observatoire, de nombreux canards sont présents sur un îlot alors que grèbes et foulques chassent en pied. Au loin presque fondue dans le paysage herbeux, une grande aigrette est installée.
Au sud, l'observatoire domine totalement l'étang. Anatidés et quelques limicoles sont visibles. Dans les arbres environnant un bihoreau est habilement camouflé se décide à s'approcher du plan d'eau. Un cisticole parcours inlassablement les roseaux, alors que deux corbeaux somnolent. Sur le chemin du retour un juvénile de tarier pâtre s'abreuve.
La prairie enherbée ne sont pas l'exclusivité des rapaces, un autre prédateur à quatre pattes bien plus discret y est parfois visible : le renard roux.
L'étang de la maison du parc
Pas d'observatoire sur les étangs autour de la maison du parc, mais un sentier qui permet de découvrir les plans d'eau.
Le sentier de quelques kilomètres alterne entre zone d'eau, rivière, prairie, sous bois et landes. Découverte sur la bretelle du sac d'un charançon de la mauve.
L'étang de la mer rouge
L'habitat traditionnel de la Brenne, les longères et leurs oiseaux.
Habitat traditionnel de la Brenne
Absente désormais des grandes ville, les hameaux et les villages de taille modeste offrent des hébergements privilégiées aux hirondelles. Ainsi, à proximité des longères, les hirondelles rustiques (Hirundo rustica) sont visibles sur fils électriques.
Chardonneret élégant et étourneau se trouve dans les haies des jardins.
Il est l'heure de quitter la Brenne.....